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Le 24 mai dernier, l’Udaf 69 a organisé une conférence destinée au grand public ainsi qu’à ses associations adhérentes pour discuter du projet de loi sur la fin de vie, actuellement en débat à l’Assemblée Nationale. Animée par Sara Piazza, psychologue clinicienne en équipe mobile de soins palliatifs au Centre Hospitalier de Saint Denis, cette conférence a permis d’éclaircir les enjeux et les implications de ce projet de loi.

Les différents scénarios de fin de vie

Sara Piazza a d’abord présenté les cinq situations possibles de fin de vie en lien avec les actes médicaux :

Prise en charge de la douleur : augmentation des traitements antidouleur et anxiolytiques, même si cela peut raccourcir la vie.
Refus de soins : le patient peut refuser un traitement vital, entraînant potentiellement sa mort, avec droit à un accompagnement et 𝗟𝗶𝗺𝗶𝘁𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗲𝘁 𝗔𝗿𝗿𝗲̂𝘁 𝗱𝗲𝘀 𝗧𝗵𝗲́𝗿𝗮𝗽𝗲𝘂𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀 𝗔𝗰𝘁𝗶𝘃𝗲𝘀 (𝗟𝗔𝗧𝗔) : décision collégiale d’arrêter ou de limiter les traitements en réanimation.
• Sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès : en fin de vie ou suite au refus d’un traitement qui maintient en vie, le patient peut être endormi (mis dans le coma) jusqu’à son décès.
Suicide assisté : le patient prend lui-même un médicament létal, administré par un médecin ou un proche.
Euthanasie : administration directe d’une injection létale par un médecin.

Les trois premières situations sont couvertes par la loi Léonetti-Claeys, tandis que le projet de loi actuel propose de légaliser les deux dernières formes d’aide active à mourir.

Les définitions essentielles

Sara Piazza a également rappelé plusieurs termes clés :

Soins palliatifs : approche centrée sur le malade et ses proches, plutôt que sur la maladie elle-même.
Agonie : début du processus menant à la mort, pas nécessairement douloureux.
Directives anticipées : possibilité depuis 2005 de formuler par écrit ses souhaits concernant les soins en cas d’incapacité à les exprimer ultérieurement.

Le projet de loi

La conférencière a rappelé que le projet de loi prévoit qu’à la demande du malade majeur (conscient ou via les directives anticipées) atteint d’une maladie incurable avec pronostic vital engagé à court ou moyen terme ou victimes de souffrances réfractaires ou insupportables, une substance létale pourra lui être administrée soit par lui-même (suicide assisté), soit par un médecin, une infirmière, une personne de son entourage (euthanasie).

Problèmes et débats soulevés

Plusieurs questions éthiques et pratiques ont été soulevées concernant le projet de loi :

Âgisme : discrimination potentielle entre jeunes et personnes âgées.
Paradoxe médical : contradiction entre la réanimation des personnes suicidaires et l’aide à mourir pour d’autres.
Impact psychologique : conséquences pour les proches impliqués dans l’administration de la mort.
Vulnérabilité : risque de marginalisation des personnes âgées, malades ou handicapées.

Sara Piazza et les participants ont partagé de nombreux témoignages et réflexions tout au long de la matinée, rendant la conférence particulièrement enrichissante. Un grand merci à la conférencière pour ses explications précieuses et son expertise.

 

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